Courbe d'expérience

Au fur et à mesure qu'une entreprise produit un bien ou un service, les imperfections dans la production, inévitables au début de la fabrication d'un nouveau produit, sont peu à peu supprimées ou au moins atténuées : le rythme de production s'accroît, le niveau de qualité également (moins de pertes dans les matières premières et composants, moins de retours en SAV), l'organisation s'améliore, etc. Lorsqu'on cumule ces effets avec les économies d'échelle (le rythme de production d'un produit va généralement en s'accroissant jusqu'à ce qu'il ait atteint sa phase de maturité dans son cycle de vie), on obtient la courbe d'expérience, ou d'apprentissage. Celle-ci montre que le coût unitaire d'un produit baisse d'un facteur constant (variable selon les industries, les premières études sur le sujets avaient identifié une baisse de 20% dans l'aéronautique) à chaque fois que sa production cumulée double.

Ce phénomène peut constituer au départ un avantage pour les entreprises pionnières sur un nouveau marché, mais si la consommation (et donc la production) n'augmente véritablement qu'au moment de l'arrivée des concurrents, cet avantage sera peu important. Ces derniers peuvent aussi le rattraper plus rapidement s'ils ont une politique de prix plus agressive. De son côté, le pionnier peut accentuer cet avantage en pratiquant une stratégie de marges faibles rendant coûteux l'accès au marché et en mettant en place des politiques spécifiques pour accélérer l'apprentissage (démarche qualité).